Des produits chimiques courants affectent les ovaires du foetus
L'exposition d'un foetus de mouton à de faibles doses de substances chimiques couramment présentes dans l'environnement peut perturber le développement des ovaires, selon des chercheurs britanniques.
Ces travaux devraient contribuer à établir l'importance de l'effet sur la fertilité des substances chimiques présentes dans l'environnement, a expliqué le Dr Paul Fowler (université d'Aberdeen, Écosse, Royaume-Uni) à l'occasion de la 23e conférence annuelle de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie (ESHRE) mercredi à Lyon (France).
Jusqu'à présent, la plupart des études ont analysé des expositions de courte durée à de fortes doses d'un seul composé et ont généralement été faites sur de petits rongeurs (souris...).
Le Dr Fowler et ses collègues ont décidé d'étudier les effets à long terme d'une faible exposition à un cocktail de produits chimiques et de métaux lourds sur un animal ayant une durée de gestation longue, ce qui se rapproche plus de la situation des humains.
Leur expérience a consisté à exposer des foetus de mouton en développement en faisant paître leurs mères dans des champs fertilisés avec des boues d'épuration, avec comparaison avec un groupe d'animaux témoins non exposé à ce type de fertilisant.
Au cours des dernières décennies, l'accroissement considérable de la production de produits chimiques industriels et agricoles ainsi que de métaux lourds, coïncide avec l'augmentation des problèmes de reproduction chez les animaux sauvages. La fertilité semble aussi décroître chez les humains, ajoute ESHRE dans un communiqué.
Les chercheurs ont examiné des ovaires des foetus au 110e jour de gestation, l'équivalent de la 27e semaine pour la grossesse humaine : «nous avons constaté que les ovaires des foetus dont la mère s'alimentait de pâturages traités avec des boues d'épuration contenaient moins d'ovules et présentaient des anomalies de protéines. Ces différences pourraient avoir des conséquences sur des problèmes tels qu'un cancer plus tard dans la vie», ont-ils indiqué.
Dans le cadre de l'étude, le Pr Richard Sharpe (unité des sciences de la reproduction humaine d'Édimbourg) a identifié un niveau de testostérone moins élevé et un nombre de cellules réduit dans les testicules des foetus mâles exposés aux boues d'épuration au 110e jour de gestation.
Les chercheurs souhaitent obtenir des fonds supplémentaires pour étudier les éventuelles implications sur l'homme de ces résultats.
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